«J’attends patiemment», constate, presque blasé par sa situation, Johan Petro. Confronté à son plus faible temps de jeu en carrière, l’intérieur ronge son frein au bout du banc des Hawks. «Cette situation commence vraiment à me peser, mais je n’ai pas vraiment le choix, rappelle-t-il. Dès mon arrivée au club, le coach m’avait prévenu que je ne serais que la cinquième option à l’intérieur. Je dois m’accrocher, ne surtout pas baisser les bras», lâche l’ancien grand espoir, du temps de l'INSEP. Inclus dans l’échange entre Brooklyn et Atlanta qui impliqua, entre autres, l’arrivée de Joe Johnson aux Nets, il avoue se demander souvent pourquoi il a débarqué chez les Faucons : «Il y avait déjà plusieurs intérieurs sous contrat avant que je débarque. Mais c’est la NBA, tu ne peux pas choisir ta destination lorsque tu es dans un trade (échange).»
«Quand j'entre en jeu, je manque clairement d'automatismes avec mes coéquipiers»Pour ne rien arranger à la situation et malgré la bonne ambiance dans le vestiaire, le français, aujourd'hui âgé de 27 ans, se sent légèrement à l’écart : «Quand j’entre en jeu, je manque clairement d’automatismes avec mes coéquipiers, je perd les sensations car je ne joue pas avec les gars. On s’entraîne peu ensemble et les joueurs de bout de banc comme moi ne sont pas vraiment intégrés aux systèmes de jeu de l’équipe», souligne, frustré, le numéro 10 d'Atlanta, qui a joué dans moins d'un quart des matches de son équipe cette saison, et encore, très peu. Arrivé dans la ligue en 2005 à 18 ans, le Parisien n'a jamais réussi, en fait, à faire décoller sa carrière américaine. Et à moins de cinq mois de la fin de son contrat de 10 millions de dollars (7,4 M d'euros) signés en 2010, son avenir en NBA reste des plus flous.

Pourtant, il tente de rester positif. «J’essaye de ne pas trop y penser et de rester serein en pensant à l’avenir. Nous ne sommes qu’à la moitié de la saison et je pense encore avoir des opportunités de me montrer. Tout peut aller très vite en NBA. On verra comment ça se passera.» Exemple type du joueur sans doute parti trop tôt en NBA, à l’image d’un Alexis Ajinça, Petro ne veut pas rester dans l’histoire comme une ombre qui aura traversé la meilleure ligue du monde sans y laisser de trace. «Je sais ce que je peux faire, que je peux aider une équipe. Je demande juste à avoir une chance de pouvoir le montrer», répète-t-il. L'aura-t-il un jour ?