Minnesota Timberwolves 2009/2010

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 posté par MC Jean Gab1 : 
Malik Sealy, gone too soon

Le 20 mai 2000, Malik Sealy se tua au volant de son véhicule alors qu’il revenait d’une fête d’anniversaire organisée en l’honneur de Kevin Garnett.
Sa disparition marqua profondément l’ex-franchise player de Minnesota. Star universitaire à St. John’s, Sealy faisait, humainement parlant, l’unanimité.
Dix ans après sa mort, Basket USA et Mondial Basket lui rendent hommage.


Il faut le voir pour le croire. Malik Sealy doit être vu pour être apprécié. Il y a des basketteurs de toutes sortes et de toutes tailles. Malik, lui, a une allure qui dépasse l’imagination : 2,03 m pour 84 kg (il atteignit plus tard 91 kg). Long et fin. Très fin. Evitez les sourires ou les moqueries. Avec son apparente fébrilité et sa personnalité silencieuse, « l’Ouragan tranquille », comme on le surnomme, est tout simplement le deuxième joueur le plus productif de l’histoire de St. John’s University derrière Chris Mullin. Et il n’a pas besoin d’être plus gros.

« Dieu m’a donné cette morphologie. Ce n’est absolument pas un problème. Le plus d’important est d’être fort mentalement et je le suis », commente sereinement Malik.

Chez un basketteur, la motivation et la taille du cœur sont aussi importantes que le gabarit.

« Tout le monde dit de lui qu’il ne peut pas faire ceci ou cela », s’agace John Sarandrea qui fut son coach au lycée Tolentine, à New York. « Mais regardez les statistiques à la fin du match. Il a tout fait. »

Ron Rutledge, assistant coach à St. John’s, se souvient :

« La première fois que j’ai vu Malik, quelqu’un m’a dit : « Je ne sais pas trop ce que vaut ce Sealy ». J’ai juste répondu qu’il deviendrait pro sans le moindre souci. »

Quatre ans plus tard, en cette année 1992, la prédiction de Rutledge est sur le point de se réaliser. Malik sera, si tout va bien, l’un des joueurs les plus convoités de la prochaine draft. Et si on lui prédit davantage un avenir d’arrière shooteur qu’un avenir d’ailier, sa position en college, est-ce réellement un problème pour un joueur capable de planter 37 points contre Duke, champion sortant et favori pour le titre NCAA 1992 ? Encore un peu de brosse à reluire ?

« C’est le meilleur joueur universitaire du pays », affirme le trop fameux coach d’Indiana, Bobby Knight.

Malik en hommage à Malcolm X

Le plus remarquable est que Sealy n’avait pas spécialement brillé par son adresse ce soir-là. Mais ses 25 points (tout de même), ses 15 rebonds et sa défense impressionnèrent Knight.

« Il est très difficile à contenir. Il est toujours en mouvement, il ne s’arrête jamais, il est partout et il sait tout faire. »

Rares sont ceux qui ont reçu un tel hommage de la part de l’entraîneur le plus dur du basket américain. Lou Carnesecca, légendaire coach de St. John’s, livre une analyse plus détaillée :

« Malik n’est pas un flambeur. Il est comme un chirurgien, sobre, précis et méticuleux. Il n’en fait jamais trop mais qu’est-ce qu’il en fait ! »

Quatrième d’une famille de quatre garçons (Sidney Jr, Dessalines, Amir et lui) et une fille (Raqiba), Malik a grandi dans le Bronx. Contrairement à son environnement, il a toujours été d’une nature calme et discrète.

« Il observait plus qu’il ne parlait. Avec lui, il n’y avait jamais de vagues », confie Ann Sealy, sa mère.

Sydney, le papa, est un ancien boxeur amateur. Il fut aussi le garde du corps d’un certain Malcolm Little, a.k.a. Malik Shabazz, plus connu sous le nom de Malcolm X. Vous comprenez mieux pourquoi Ann et Sydney baptisèrent leur rejeton Malik. Ils ont toujours inculqué à leurs enfants des valeurs nobles, parmi lesquelles le travail et la solidarité. Ils leur faisaient lire des autobiographies de grandes personnalités pour leur apprendre comment affronter l’adversité et réussir. Ils montrèrent l’exemple en 1975, quand leur petit commerce brûla. Ils reconstruisirent le magasin après avoir vendu leur appartement.

« Ce fut une période très difficile mais nous n’avons pas lâché et nous avons survécu. Quand vous gardez la tête froide, vous réussissez. Et ce, même si les autres autour de vous font n’importe quoi. »

Les Sealy emmenaient régulièrement toute la famille visiter les musées, voir des spectacles de danse et de théâtre à Manhattan. Et surtout, ils ont toujours encouragé leur progéniture à poursuivre ses études. Ainsi, les cinq enfants sont tous allés à la fac. Dans le cas de Malik, le succès fut également sportif. En 1988, il est président du conseil des élèves, « M. Basketball » de la ville de New York et mène son équipe au titre officieux de champion national des lycées (30 victoires, 1 défaite).

« Malik tirait l’équipe à lui tout seul. A chaque match, je sortais des vestiaires avant les joueurs. Malik leur parlait. Je ne sais pas ce qu’il leur disait mais nous n’avons perdu qu’un match sur toute la saison… », se remémore John Sarandrea.

Après cette séance, motus et bouche cousue : Sealy ne parle plus ! Il se contente de grands sourires charmeurs et de coupes de cheveux originales. Il débute l’année 1991-92 avec un œil sculpté derrière le crâne. Le look, voilà quelque chose qui le passionne. A tel point qu’avec son frère aîné, Dessalines, il s’est lancé dans le stylisme. Il compte créer sa ligne de vêtements très bientôt.

« Ma mère m’a toujours dit de ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier… »

Drafté entre Bryant Stith et Anthony Peeler

Sealy n’a peut-être pas le physique-type pour la NBA mais il en a le cœur. Les blessures à répétition des joueurs intérieurs semblent condamner par avance St. John’s dans le tournoi NCAA. Mais Malik garde espoir.

« Il reste le plus important : jouer les matches. Je crois en mon travail, donc je bosse, encore et toujours, pour constamment progresser. Après, arrivera ce qui arrivera. La NBA ? Je n’y pense pas. Le premier challenge à relever est de réussir avec St. John’s et le plus important est d’obtenir mon diplôme en fin d’année. »

La fac se fait sortir dès le premier tour du tournoi NCAA, dans la région Southeast (57-61 contre Tulane). La sanction est immédiate : Sealy, qui a effectué ses quatre ans de college, dégringole au 14e rang de la draft, coincé entre Bryant Stith et Anthony Peeler.

Chez les Pacers, Malik dispute 101 matches en deux ans avec un apport assez anecdotique (6.6 pts et 2.7 rbds durant sa saison sophomore). Le 30 juin 1994, Indiana l’expédie chez les Clippers, en compagnie d’Eric Piatkowski et Pooh Richardson, contre Mark Jackson et Greg Minor. Son temps de jeu augmente sensiblement (entre 25 et 30 minutes), ses stats aussi. Pendant trois ans, Sealy tournera à 12.7 points. Il participe pour la deuxième fois aux playoffs au printemps 1997.

Au lendemain d’un sweep infligé par Utah au premier tour, le natif du Bronx, 27 ans, se retrouve free-agent. Il rallie Detroit mais ne trouve pas sa place dans une équipe portée par Grant Hill et Brian Williams. Encore moins après l’arrivée en cours de saison de Jerry Stackhouse (7.7 pts). Coupé par les Pistons le 22 janvier 1999, Sealy trouve refuge à Minnesota. Une équipe incapable de gagner une série de playoffs. Durant sa deuxième saison chez les Wolves, le n°2 rapporte 11.3 points et 4.3 rebonds sur un peu plus de 29 minutes. Il démarre 60 matches sur 82. Sur la première moitié de l’exercice, Sealy s’affiche à plus de 50% aux tirs, lui qui n’avait jamais dépassé 43.5% (il bouclera l’année à 47.6%). Il signe aussi deux buzzer beaters, en décembre contre Orlando et en janvier contre Indiana.

Pour la première fois de l’histoire, Minnesota atteint les 50 victoires en saison régulière. Mais le duo Terrell Brandon-Kevin Garnett ne fait pas mieux que la paire Stephon Marbury-« KG ». Qualification de Portland au premier tour (3-1). C’est la quatrième fois que les Loups sont égorgés à ce stade. Malheur dérisoire à côté de celui qui frappe l’équipe le 20 mai suivant.

Pour ses 24 ans, le « Big Ticket » organise une fête dans le centre-ville de Minneapolis. Malik, meilleur ami du n°21, est évidemment convié au dîner organisé au Monte Carlo Bar & Cafe, un vendredi. Garnett est un fan de Sealy depuis son passage à St. John’s. A l’époque, lui-même était lycéen à Mauldin (Caroline du Sud). Il portait le même numéro que l’un de ses basketteurs préférés : le 21.

A l’issue de cette fameuse soirée, un peu avant 1 h du matin, Sealy prend le volant de sa voiture de sport. A St. Louis Park, dans la banlieue Ouest de Minneapolis, il heurte un camion qui roule à contresens sur l’autoroute. Le conducteur, Souksangouane Phengsene (43 ans), est ivre. Il ne porte pas sa ceinture (pas plus que Sealy) mais est sauvé par son airbag. La voiture de Malik, elle, n’en a pas…

Le n°2 des Wolves meurt de ses blessures à la tête et à la cage thoracique. Le chauffard est condamné à quatre ans de prison. Il en sortira en 2003. Trois ans avant l’accident, il avait été arrêté pour conduite en état d’ivresse. Six ans après, il sera à l’origine d’un nouvel incident, toujours avec de l’alcool dans le sang… En 2008, il plonge une quatrième fois et écope d’une peine de prison de 8 ans.

Saunders : « Malik a marqué tous ceux qu’il a rencontrés »

En ce mois de mai 2000, la franchise de Minnesota est en état de choc.

« Cette perte soudaine nous dévaste », déclare Kevin McHale, le GM. « Malik était l’un des joueurs les plus appréciés du vestiaire. Si Minnesota a connu un revirement spectaculaire en passant de 25 à 50 victoires, c’est aussi grâce à lui. Au-delà du basket, Malik était apprécié de tous pour ses qualités humaines. »

« C’était un être humain unique », ajoute Rob Moor, président des Wolves. « Ce dont je me souviendrai par-dessus tout, c’est son sens de l’humour. Loin des micros, il trouvait les mots justes. Il pouvait vous prendre par surprise et trouver les mots les plus appropriés au meilleur moment. »

Même émotion chez Flip Saunders, le coach.

« Les mots ne peuvent exprimer ma tristesse. Malik était quelqu’un de formidable. Il a marqué tous ceux qu’il a rencontrés d’une façon ou d’une autre. Ce qui vient de se passer est l’une des pires choses qui puissent arriver à une franchise. Ça nous affectera longtemps, très longtemps. »

Garnett, qui se tient pour responsable, indirectement, de l’accident, est anéanti. Longtemps, le fantôme de Sealy le poursuivra. Il demande à son équipementier, Adidas, de faire porter la mention « 2Malik » à l’intérieur de la pompe Garnett 3. Quand Minny réussit enfin à passer ce fichu premier tour, en 2004 contre Denver (4-1), « Da Kid » reste longtemps prostré sur le banc, le regard perdu dans le vide. Ses pensées vont à Sealy. Son ange gardien dans l’au-delà. L’homme à qui il veut spontanément dédier cette qualif.

Comme toute disparition de joueur soudaine, la mort de Sealy fut un vrai traumatisme. Malik avait exaucé son vœu en lançant sa ligne de vêtements, « Malik Seaky XXI, Inc. ». Il avait créé un studio d’enregistrement à Manhattan en 2000. Il avait aussi fait ses débuts d’acteur en incarnant Stacey Patton, un basketteur, dans le film « Eddie » (1996) et en apparaissant dans deux séries télé. Une minute de silence est observée avant la finale de Conférence Ouest 2000 entre les Lakers et Portland. Minnesota veut marquer le coup. Son n°2 est retiré. L’hommage se respecte mais l’honneur se discute. Durant ses deux ans avec les Wolves, le défunt tourna à 10.4 points. Fallait-il retirer son maillot à tout jamais ? Nous trancherons la question ainsi : les Timberwolves pouvaient difficilement faire autrement puisque les Hornets avaient salué de cette façon la mémoire de Bobby Phills, disparu le 12 janvier précédent dans un accident de voiture suite à une course-poursuite stupide avec David Wesley dans les rues de Charlotte. Le 13 fut ainsi le premier numéro retiré par les Hornets.

Malik Sealy a été enterré au même endroit que Malcolm X, au Ferncliff Cemetery (Etat de New York). Avec sa femme Lisa, il avait eu un garçon, Malik Remington.

A noter qu’un autre joueur passé par Minnesota disparut dans les mêmes circonstances : le 17 août 2007 à Houston, la voiture d’Eddie Griffin percuta un train et prit feu.

Cinq joueurs NBA ont connu ce funeste destin : Phills, Sealy, Griffin, Terry Furlow (Utah, 1980) et Drazen Petrovic (New Jersey, 1993). Il faut croire que la Grande Faucheuse a plus d’une ressource puisque Sealy avait déjà été victime d’un accident de voiture durant sa première année chez les Wolves, en se rendant à un entraînement… Il avait dû recevoir 20 points de suture.

En janvier 1999, Kevin Garnett expliquait ceci :

« Durant mes années au lycée, je n’étais pas spécialement le garçon ayant le plus confiance en lui. J’essayais de trouver quelqu’un qui me ressemble, qui soit « un autre moi ». Pas le meilleur joueur, quelqu’un qui joue comme moi. Avec Malik, je l’avais trouvé. »

Stats
8 ans
493 matches (254 fois starter)
10.1 pts, 3.2 rbds, 1.7 pd, 1.1 int, 0.3 ct
42.6% aux tirs, 29.2% à 3 points, 80.9% aux lancers francs

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Kevin Garnett se souvient…



Un mix sur Kevin Garnett et Malik Sealy



Un mix sur Malik Sealy




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