Portland Trailblazers 2011/2012

 Dernier message 
 posté par Bonzino ! : 
Le portrait du jour dans Libé ... Bat00000000000m ! je le mets ici Nancy c'est fini !

De Bambi à Batman
Le jeune surdoué du basket français a passé un cap à Nancy et devrait retrouver bientôt le championnat nord-américain.

Par WILLY LE DEVIN

C’est un haut-parleur téléphonique qui a fait de Nicolas Batum «un adulte». Juin 2008, alors qu’il se prépare à la draft NBA, la grand-messe où les jeunes espoirs du monde entier sont recrutés par les franchises nord-américaines, le cardiologue des Raptors de Toronto détecte chez lui une grave anomalie cardiaque. «Au départ, il m’avait pourtant déclaré apte, murmure-t-il, le ton sans importance. C’est une fois que je lui ai raconté mon histoire qu’il m’a diagnostiqué une putain de maladie.» L’hérédité a-t-elle ses penchants irréversibles ?

Vingt ans plus tôt, le père de Nicolas, Richard Batum, joueur de basket lui aussi, meurt en plein match, foudroyé par un malaise cardiaque. Nicolas a 3 ans et ne saura jamais vraiment la vérité. «Ma mère, je crois, a toujours voulu me protéger de ça. Elle savait que je rêvais, moi aussi, d’être basketteur. Et puis, je ne posais pas de questions non plus. Je n’y arrivais pas.» Lorsque le verdict du médecin canadien tombe, la vie de Nicolas Batum «est foutue. En rester là, c’était mourir». Accompagné de son agent, Bouna N’Diaye, il décide alors de se soumettre à une contre-expertise à la clinique de Cleveland, «le plus grand centre cardio du monde». Deux jours durant, son anatomie est disséquée. Epaisseur des parois ventriculaires, taille des artères, systolique, pouls. «On m’a fait passer tous les tests dont la médecine moderne dispose.» Et la réponse est sans équivoque : pour le professeur de Cleveland, Nicolas est apte. Reste à savoir pourquoi celui de Toronto, «un mec qu’il ne faut pas que je recroise», a failli caviarder sa carrière. Lever le voile sur le passé devient indispensable. Terré dans un coin du cabinet, il écoute son rédempteur interroger, sur le fameux haut-parleur, le médecin français qui, en 1991, a autopsié son père. «Là, j’apprends tout. L’heure de sa mort, les circonstances, la pathologie dont il souffrait. Je prends une énorme claque. C’est comme si mon père devenait réel après tout ce temps. Ce coup de téléphone m’a fait prendre dix ans d’un coup…» Désormais, il bouffera la vie façon Maxi Best of. A l’instar de ceux qui ont pris du retard. Fin juin, Batum est choisi par les Houston Rockets, mais est immédiatement envoyé sur les rives du Pacifique. Bonjour Portland.

Tout de suite, on pense millions de dollars, grosses bagnoles, gangsta rap et aquarium avec des piranhas. Mais Nicolas, lui, emmène sa mère, Sylvie, et sa sœur. «J’avais besoin de garder mon cocon. A 19 ans, un nouveau pays, une nouvelle culture, à 9 000 bornes de la France, ça fait flipper. Elles sont restées les deux premières années. Aujourd’hui, je ne suis plus un jeune homme. Je vis avec ma copine.» A l’époque, c’est vrai, il ressemble encore à un albatros tombé du nid. Pour ses coéquipiers du Mans, son club formateur, il n’est alors que «Bambi». 2,03 mètres pour à peine 90 kilos. Des biceps à paumer à chaque fois au bras de fer. Gauche et veule, disait le poète. Sauf avec un ballon de basket. Batum est déjà ce joueur au jump gargantuesque. Capable de prendre son impulsion à Portland et d’atterrir à Atlanta. Lesté de quelques kilos par les Ricains, il n’a aujourd’hui rien perdu de son incroyable agilité. Pour preuve, lorsqu’il dunke, Jacques Monclar, commentateur loufoque à la voix rocailleuse, beugle à s’en faire péter les nerfs du cul comme des cordes de violons. Batum ? Les salles en sont folles.

«Nicolas a un potentiel phénoménal. Il a de quoi devenir l’un des meilleurs ailiers du monde. Sur un terrain, il sait tout faire. Shooter, construire, défendre. On dirait qu’il a été créé en trois dimensions», dit son coéquipier en équipe de France, Mickaël Gelabale. L’entraîneur des Bleus, Vincent Collet, celui qui le fit aussi débuter en pro A alors qu’il n’avait encore que l’âge de jouer en cadet, confirme l’évidence : «Ce qui impressionne avec Nicolas, c’est qu’il est si bon, si jeune. Il peut encore progresser énormément s’il ne se laisse pas rattraper par sa nonchalance. Parfois, il s’endort un peu. Il faut le secouer.»

On a essayé désespérément de trouver quelqu’un pouvant dire du mal de Nicolas Batum. Inclinons-nous, beau joueur, c’est raté. Même la gardienne de la salle de Nancy, son club actuel pour cause de lock-out [grève du championnat NBA, en passe d’être résolue, ndlr], s’étonne «qu’on ne l’entende jamais. Il fait partie de ces grands joueurs qui tiennent la porte». Lui se définit comme «réservé, voire timide. J’ai le gros défaut de faire trop attention aux regards des autres», s’excuse-t-il. Il en a longtemps souffert : «Un mauvais article et j’avais la tête dans le sac.» Sur le terrain, il est un joueur sans expression. A côté d’un Parker qui houspille l’arbitre pour qu’on le protège, Batum s’écrase trop. Au point qu’un jour, il sera le gentil con qui n’aura pas su flinguer pour gagner ? «L’affirmation, ça viendra, je pense. Chacun va à son rythme.»

A 23 ans, il n’y a plus que le basket qui le turlupine. Faire la paix avec l’histoire de son père camerounais, c’était aussi accepter ce qu’il y a d’africain en lui. «Avant, lorsque l’on me demandait mes origines, je disais, je suis français, point.» De l’Afrique, il ne connaît pas grand-chose. «J’y suis allé trois fois en vingt ans, presque à chaque fois pour des obsèques…» Il reconnaît ne pas s’y sentir «très à l’aise», mais entend rattraper le train : «J’ai créé une fondation [Batum Mama] pour aider les femmes sénégalaises seules. Pour éviter que certaines déposent leurs bébés dans des poubelles parce qu’elles n’ont pas les moyens de s’en occuper.» Evidemment, il en a confié la direction à sa mère. «Elle a une aisance innée dans le rapport humain. Là-bas, elle est dans son élément. Les gens l’adorent. Lorsqu’elle était aux Etats-Unis avec moi, elle enseignait le français à des lycéens. En tant qu’ancienne assistante maternelle, le courant passait super-bien. Et lorsqu’ils ont su qu’elle était la mère de Nicolas Batum, c’est carrément devenue une star.» Si lui en était une ? «Elle n’accepterait pas. Si je m’enflamme, elle me chope et me dit : "Redescends gamin".» C’est d’ailleurs toujours Sylvie qui tient les cordons de la bourse. «Elle gère l’argent de la fondation, et veille à ce que je ne fasse pas n’importe quoi.» Lors de sa dernière année au Mans, il avoue qu’il claquait tout assez vite. Les sorties ? Officiellement, il ne faisait le mur «que les soirs de victoires à domicile». Cette saison-là, le MSB n’a perdu qu’une fois, à Antarès… Sa pige nancéienne a été négociée contre 17 000 euros par mois. Beaucoup au vu de la moyenne des salaires du basket français. Rien pour un joueur de son envergure qui pèse 2,2 millions de dollars la saison en NBA.

Seul secret gardé jalousement par Batum : son vote à l’élection présidentielle de 2007. «Héééé, c’est confidentiel, ça ! Mais je ne manquerai pas de suivre celle de 2012. Non, je ne suis pas expert pour me lancer dans une analyse là-dessus. Je suis réservé je vous dis !» On n’en attendait pas tant. Mais quand même un peu plus d’un mec que toute la France appelle désormais «Batman».

En 6 dates

14 décembre 1988 Naissance à Lisieux.

2004 Champion d’Europe cadets.

2006 Champion d’Europe juniors.

22 juillet 2008 Signature de son contrat aux Portland TrailBlazers.

Eté 2009 Première sélection en équipe de France A.

Septembre 2011 Médaillé d’argent à l’Eurobasket.



Votre commentaire ou votre réponse :

Voici à quoi doit ressembler une simple quote :
<blockquote class="citation"><cite><strong>Untel</strong> a dit :</cite> Son message</blockquote>
Vous pouvez mettre votre message directemment à la suite.
On doit donc toujours avoir une seule balise "<blockquote class="citation">" et elle doit forcément être refermée par "</blockquote>" avant le début de votre message.
Tout ce qui se trouve entre le premier <cite><strong>Untel</strong> a dit :</cite> et le message que vous souhaitez conserver peut être effacé.

Joindre une photo

Depuis votre ordinateur
  (cliquez sur parcourir pour choisir une photo sur votre ordinateur, inférieure à 500ko)
Ou depuis un serveur internet
exemple : http://imgur.com/
Auteur : Vous allez poster en Anonyme, si tel n'est pas votre souhait,
merci de vous inscrire !


Afin de lutter contre le SPAM, vous devez répondre à cette question pour pouvoir poster




Utilisation des smileys... Pour placer un smiley dans votre message, il vous suffit d'introduire l'un des raccourcis clavier ci-dessous dans votre texte. Mettez-en partout !
Smiley
Raccourci clavier :) :( ;) :D :)) :o) Cliquez ici pour voir les raccourcis correspondants...

Un petit cour d'HTML...
  • Texte en gras : écrire le texte entre les balises <b> et </b>.
    <b>gras</b> donne gras
  • Texte en Italique : écrire le texte entre les balises <i> et </i>
    <i>italique</i> donne italique
  • Texte souligné : écrire le texte entre les balises <u> et </u>
    <u>souligné</u> donne souligné
  • Lien Internet : écrire le texte entre les balises <a href="adresse_internet"> et </a>.
    <a href="http://www.stopweb.com">stopweb</a> donne stopweb
  • Insérer une image : mettre l'adresse comme ceci <img src="adresse_internet">.
    <img src="http://www.stopweb.com/photos/334641"> donne
  • Vous pouvez, bien sûr, combiner toutes ces commandes entre elles :
    <a href="http://www.stopweb.com"><b><i><u>stopweb</u></i></b></a> donne stopweb

  • Texte en couleur : écrire le texte entre les balises <font color=couleur> et </font>
    <font color=darkred>texte en rouge foncé</font> donne texte en rouge foncé