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posté par MC Jean Gab1 : | Ligue 1 - De Bordeaux à Paris, Blanc n'a pas changé et c'est bien le problème
Alors que Paris aligne les nuls à l'extérieur et les matches sans envie, Laurent Blanc est la cible des critiques. Les mêmes qu'il a dû essuyer lorsqu'il dirigeait l'équipe de France ou Bordeaux.
Par Martin MOSNIER
Eurosport
Jamais le PSG de l'ère QSI n'avait si mal démarré une saison. Alors oui, Paris n'a pas encore perdu et ne compte que deux points de retard sur Lille, le leader de la Ligue 1. Le vrai problème, c'est que le PSG ne progresse pas. Pis, il semble régresser. Il n'a jamais convaincu cette saison et a gardé ses tongs estivales. L'équipe de Blanc a tendance à ronronner comme si le succès allait lui tomber tout cuit dans la besace, comme si la marge qu'elle possède sur la concurrence lui suffisait à voler de victoire en victoire. Mais non, ni Reims (2-2), ni la lanterne rouge Evian (1-1, qui n'a pris qu'un point cette saison !), ni Rennes (1-1) ne se sont laissés faire. Même la Ligue des champions, objectif ultime qui résiste encore à leur hégémonie, n'a pas suffi à sortir les Parisiens de leur léthargie.
Du piteux nul concédé à Amsterdam (1-1) ont surgi les premiers remous. "On doit se réveiller, on n'a pas joué notre jeu. On doit se réveiller", a tonné Ibrahimovic dans les couloirs de l'Amsterdam Arena. Les critiques se concentrent en ce début d'exercice sur Laurent Blanc. Celles d'aujourd'hui ressemblent à s'y méprendre à celles d'hier : trop attentiste dans le coaching, pas assez autoritaire dans le vestiaire, trop conservateur dans ses choix. Des reproches qui ne datent pas d'hier. C'est aussi pour toutes ces raisons que ses expériences à Bordeaux ou en équipe de France se sont terminées en eau de boudin. La preuve.
Son coaching trop timide
. Ce qui lui est reproché : Laurent Blanc n'aime pas tout bousculer au cours d'un match. Son coaching est très souvent tardif. A Amsterdam, il a attendu la 81e minute pour lancer Lavezzi et Pastore. A Evian, il ne lance que Lavezzi pour tenter de secouer le cocotier (75e). Blanc serait trop passif, pas assez audacieux.
. L'an passé déjà : A Stamford Bridge, alors qu'il ne reste que six minutes dans le temps additionnel, il remplace Lucas par Marquinhos. L'ancien défenseur de la Roma se place dans l'entrejeu mais n'a aucun impact dans ce rôle puisque Chelsea pilonne déjà la défense parisienne en sautant par-dessus ses milieux. On connait la suite.
. En équipe de France déjà : France-Angleterre, 11 juin 2012 à la Donbass Arena, premier match des Bleus à l'Euro. Les deux sélections se tiennent (1-1) mais la France pioche clairement en fin de rencontre. Laurent Blanc joue la montre et n'opère son premier changement qu'à la 84e minute (Ben Arfa pour Cabaye).
Son conservatisme exacerbé
. Ce qui lui est reproché : Blanc ne touche pas à son sacro-saint 4-3-3, immuable système d'un PSG qui, pourtant, tourne en rond. Il s'obstine. Non seulement ce système est désormais connu de tous mais Paris s'est caricaturé en déplacement cette saison en abusant du redoublement de passes sans parvenir à déséquilibrer l'adversaire. Ce 4-3-3 requiert une grosse activité d'ailiers explosifs. Or, Lucas et Cavani n'ont toujours pas démarré leur saison. A gauche, l'Uruguayen ronge son frein et traine sa misère là où un 4-3-1-2 lui permettrait d'exprimer pleinement ses qualités dans l'axe. Christian Gourcuff avait souligné dans les colonnes d'Ouest-France les carences de Blanc en matière de tactique : "José Mourinho a de l'influence sur le plan tactique. Arsène Wenger aussi. Un entraîneur qui ne maîtrise pas le terrain n'est, selon moi, pas un entraîneur." Son conservatisme se lit aussi dans ses feuilles de matches. Blanc n'a pas pour l'habitude de faire tourner ses hommes.
. L'an passé déjà : A Stamford Bridge il ne change rien entre l'aller et le retour alors qu'il perd Ibrahimovic dans la foulée. Notre blogueur Florent Toniutti nous explique pourquoi Blanc aurait dû changer son système à Londres.
. A Bordeaux déjà : Début 2010, lors de la descente aux enfers de Bordeaux, il ne change rien. Ni les hommes ni le système. Les prolongations de contrat à tout-va plongent pourtant son effectif dans un confort que Blanc de parvient pas à briser. Les champions de France se la coulent douce. Il leur en coûtera un titre.
Son incapacité à remobiliser un groupe
. Ce qui lui est reproché : Avec Laurent Blanc, il vaut mieux que tout aille pour le mieux. Quand le ciel est bleu et l'horizon dégagé, il donne sa pleine mesure. Joueur et d’un talent largement au-dessus du commun des footballeurs, il trimballait l'image d'un libéro facile, jamais à terre, toujours dans l'anticipation avec du velours dans les chaussures. Il a rangé son short mais pas cette impression de facilité. Blanc n'aimait pas aller au charbon et, en tant qu'entraineur, il a rarement trouvé des solutions lorsque son équipe allait mal. Depuis la reprise, le PSG ronronne. Et cela fait déjà plus d'un mois que ça dure.
. L'an passé déjà : Après la défaite en quart de finale de la Ligue des champions, le PSG est démobilisé. Il s'incline à Lyon (1-0) et enchaine sans gloire en L1 par un succès étriqué face à l'ETG avant de concéder un nul sur la pelouse de Sochaux, alors relégable (1-1). Paris n'est plus concerné, Blanc est impuissant. Son sacre face à Rennes ressemble à un pétard mouillé. La défaite à domicile face aux Bretons (1-2) gâche la fête et laisse un goût amer.
. A Bordeaux déjà : Champions en titre, Bordeaux file vers le doublé en 2009-2010. A la trêve, les Girondins comptent huit points d'avance sur l'OM. La machine s'enraille en janvier. Les certitudes bordelaises s'envolent sous le poids des défaites à répétition. Blanc ne trouve pas la solution, le bateau tangue, il coulera journée après journée. Bordeaux termine la saison au 6e rang avec le 15e bilan de la phase retour.
Son manque d'autorité
. Ce qui lui est reproché : Blanc n'est pas Diego Simeone, ni José Mourinho, ni ce genre de coach paternaliste qui peut trancher dans le vif lorsqu'un de ses joueurs faute. Blanc est plus distant avec ses hommes, façon manager à l'anglaise. Plus coulant aussi. Alors forcément, lorsqu'il faut les secouer, les rappeler à l'ordre, le message est moins efficace. L'an passé, c'est Claude Makelele qui s'occupait des basses besognes, c'est lui qui tenait tête à Ibrahimovic ou Cavani, c'est lui qui justifiait les choix et tentait de raisonner les remplaçants. C'est lui qui faisait le tampon entre les stars et leur coach. Blanc, adepte de l'auto-gestion, est plutôt du genre à responsabiliser ses joueurs. Une partie du vestiaire parisien estime aujourd'hui que le staff ne communique pas suffisamment sur ses choix et le départ de Makelele a éloigné le manager de ses hommes.
. En équipe de France déjà : Lors de l'Euro 2012, l’écart de conduite de Nasri face à l'Angleterre ne pose pas un dilemme fondamental à Blanc qui le reconduit contre l'Ukraine. Petit à petit, il voit son vestiaire lui échapper en Ukraine. Une vive altercation l'oppose à Hatem Ben Arfa après la Suède. En conférence de presse, Florent Malouda évoque des "démons" qui ressurgissent. La reconstruction post-Knysna s'écroule comme un château de cartes. Retour à la case départ ou presque. Blanc n'a pas su tenir son vestiaire. |
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