Le topic hors sujet III

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Interview très intéressante du mec en question !
Plein de trucs intéressants répondant à bith aussi.


- Que faire avec les prédateurs sexuels récidivistes ?


Malgré mon histoire personnelle, je tiens d’abord à dire que je suis totalement opposé à la peine de mort. Une telle extrémité n’a jamais rien résolu. Il suffit de se pencher sur le cas des Etats-Unis, où l’état de l’Illinois vient d’adopter un moratoire sur la peine de mort après s’être aperçu qu’ils avaient exécuté dix-huit innocents ces vingt dernières années...

En revanche, je soutiens une option mal vue par les autorités judiciaires et les ligues des droits de l’homme. A l’égard des authentiques prédateurs sexuels, je suis favorable à une réelle perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle. Dans ce domaine, le Canada et la Suisse sont à la pointe. L’an dernier, une votation populaire suisse a stipulé que si un criminel était qualifié de « délinquant sexuel dangereux », après avoir purgé sa peine de prison, il ne serait pas automatiquement libéré, mais pourrait être interné dans un établissement spécialisé. Ce label de « délinquant dangereux » existe déjà au Canada et permet de maintenir en détention des criminels, même s’ils ont entièrement purgé leurs peines.



- Que répondez-vous à ceux qui estiment que chacun à droit à une seconde chance afin de se réinsérer dans la société ?


Au moment de l’ « affaire Fourniret », je me souviens qu’une association française des droits de l’homme a publié un communiqué pour qualifier de « dégradant » le traitement infligé à cet individu parce qu’on l’avait contraint à porter des lunettes obscurissantes. Dans ce même communiqué, on ne trouvait pas un mot pour le sort réservé aux victimes de Fourniret. Cela mérite-t-il un commentaire ? En revanche, il est vrai qu’une réelle perpétuité pour ces prédateurs dangereux entraîne certains problèmes. Il faut des prisons et des établissements spécialisés où les gardiens puissent se sentir en sécurité. Il est extrêmement dur de garer une population qui sait qu’elle a toutes les chances de ne plus jamais recouvrer la liberté. Néanmoins, de telles institutions existent et fonctionnent aux Etats-Unis (dans certains états qui ne pratiquent pas la peine de mort) ou en Afrique du Sud.



- Vous ne croyez pas à une éventuelle guérison de certains de ces délinquants sexuels ?


Dans l’état actuel de la science médicale, la seule manière de protéger la société, c’est un enfermement prolongé. La majorité de ces criminels sexuels sont extrêmement manipulateurs. Ils savent parfaitement que s’ils se portent volontaires pour n’importe quel traitement thérapeutique, ils vont pouvoir bénéficier de remises de peine et sortir plus tôt. Ils acceptent donc des soins, mais sans la sincérité requise pour espérer faire disparaître leur trouble de comportement. Il ne faut jamais oublier que ces psychopathes ne sont pas des malades mentaux ! Ce sont des hédonistes pervers qui ne pensent qu’a leur propre plaisir et à rien d’autre ! Ce qu’ils font leur procure une jouissance intense. Pourquoi renonceraient-ils à ce qui constitue le sel de leur existence ? Pour cette minorité de psychopathes et de pervers sexuels, on est dans un faux débat en estimant que ceux-ci ont le droit de conserver une perspective de réhabilitation. Cela traduit la méconnaissance générale envers ce type d’agresseurs sexuels. Celles et ceux qui pensent que nous devons prendre le risque de libérer ces prédateurs ont une attitude criminelle. Et j’aimerais que ces personnes assument leur discours en face de victimes ou de membres d’association de victimes...



- Comment se fait-il que, dix ans après l’ « affaire Dutroux », le laxisme, voire la négligence, soit encore de mise dans la surveillance et la répression de la délinquance sexuelle ?


Dans nos sociétés occidentales, notre approche envers ce type de criminalité reste marquée par un certain angélisme. On tient à conserver ces idées généreuses selon lesquelles l’homme doit pouvoir bénéficier d’une seconde chance. C’est tout à fait valable pour la plupart des criminels, y compris pour des pédophiles coupables d’incestes au sein de leur famille. Ces personnes peuvent effectivement s’amender. En revanche, lorsqu’on à affaire à des prédateurs qui s’attaquent à des victimes inconnues, il faut jeter cet angélisme par la fenêtre ! Celui-ci est totalement contre-productif : les prédateurs en profitent au maximum ! En regardant le profil judiciaire du suspect Ait Oud, on se demande ce qu’un tel individu fait dehors après si peu de temps. Idem en France avec Pierre Bodein, dit « Pierrot le fou », dont le procès se tiendra l’an prochain. Lorsqu’il était en libération conditionnelle, cet homme a mutilé sexuellement et tué deux fillettes (11 et 14 ans) ainsi qu’une femme. Son parcours criminel était pourtant truffé de vols, de braquages, d’agressions à caractère sexuel et de violences gratuites...



- En France comme en Belgique, comment expliquez-vous cette sorte de mansuétude judiciaire dans les peines prononcées contre ces récidivistes ?


J’estime que cela tient à l’impression laissée par le Juge d’instruction Fabrice Burgaud, principal responsable du fiasco de « l’affaire d’Outreau ». Cet homme a été éduqué et formé dans une tour d’ivoire. Son milieu social aisé et les écoles de la magistrature fonctionnent en circuit fermé. Ces personnes issues des classes supérieures n’ont aucune prise avec la société et vivent dans des quartiers sans problème de criminalité. On ne peut faire abstraction de cette différentiation sociale. Comment comprendre que plusieurs délinquants sexuels connus habitent le quartier liégeois où Stacy et Nathalie ont été enlevées ? S’il s’agissait d’un quartier cossu plutôt que de cet endroit populaire de Saint-Léonard, considérerait-on les choses de la même façon ? En Belgique comme en France, le jour où la fille ou le fils d’un ministre sera victime d’un prédateur sexuel, vous verrez que des mesures seront prises beaucoup plus rapidement. Le raisonnement tien également pour l’indemnisation financière refusée à Marie-Noëlle Bouzet, victime de Michel Fourniret, qui a enlevé et tué sa fille, Elizabeth Brichet. Dans la presse Belge, votre magazine a été le seul média à traiter sérieusement cette affaire scandaleuse.



- Quelle est votre analyse sur l’erreur de diagnostic qui a conduit à la libération d’Abdallah Ait Oud ?


C’est toute la problématique de l’expertise judiciaire. Beaucoup de ces personnes, désignées comme experts, s’entretienne pendant une ou deux heures avec un psychopathe. Puis, elles rendent leur rapport. Or, depuis l’enfance, l’individu en question est un menteur avéré, surentraîné à tromper son monde et à produire le discours inconsciemment attendu par ceux qui l’interrogent. Disons le tout net : pour poser un diagnostic valable sur ces psychopathes, il faut des psy spécialisés de haut calibre ! Or, un certain nombre de psychologues, travaillant notamment dans les pénitenciers, n’ont pas le niveau requis.



- Nos autorités judiciaires sont-elles suffisamment armées pour lutter contre ce phénomène des prédateurs sexuels ?


Je ne le pense pas. J’ajouterai que l’Autriche, l’Allemagne et les Etats-Unis ont procédé à des entretiens systématiques avec des tueurs et des violeurs en série afin que ces témoignages bénéficient aux policiers, aux magistrats et à la formation en criminologie. En France ou en Belgique, aucun policier n’a pu interroger chacun de ces prédateurs lorsqu’ils ont été arrêtés. Ces interrogatoires sont pourtant essentiels afin de mieux connaître nos propres tueurs. En la matière, les statistiques dont on dispose proviennent du monde anglo-saxon. Or la Belgique et la France ont leurs propres spécificités culturelles. Par ailleurs, notre association « victimes en série » - dans laquelle milite l’ASBL belge « l’observatoire citoyen » - se bat pour que la notion de crimes en série soit introduite dans le code pénal. Pourquoi ? Pour éviter les problèmes de prescription et pouvoir prendre les crimes d’un même individu dans leur globalité. Si « l’affaire Fourniret » a lancé l’ébauche d’un casier judiciaire européen, il faut maintenant passer à la vitesse supérieure en mettant sur pied un fichier d’empreintes génétiques à l’échelon de l’Union, voire du monde. Selon mes données, parmi les tueurs en série européens, 33% tuent dans, au moins, un autre pays que le leur...



- Un sénateur MR a annoncé une proposition de loi visant à intégrer une puce électronique dans le corps des délinquants sexuels afin d’assurer la « traçabilité » de leurs faits et gestes. Qu’en pensez-vous ?

C‘est un pas dans le bon sens ? Cela n’empêchera pas ces personnes de commettre l’irréparable, mais cela permettra au moins de les localiser par la suite. Mais il y a peu de chance que cette loi passe. Avec cette puce électronique, on touche à l’intégrité physique de ces délinquants, ce qui provoquera une levée de boucliers. Pourtant, cette invocation du respect des droits de l’homme doit être abandonnée pour ce type de criminel. Ce qui n’empêche pas de respecter la présomption d’innocence ainsi que la vie privée de ces personnes condamnées. En ne rendant pas public le fichier des empreintes génétiques les concernant, par exemple.



- Ce sénateur veut aussi rendre obligatoire la castration chimique pour les délinquants sexuels condamnés...


La camisole ou castration chimique ne constitue pas une solution définitive pour les prédateurs les plus extrêmes. L’an dernier, en région parisienne, un homme était castré chimiquement et suivait son traitement. Il avait été condamné pour plusieurs viols et agressions à caractère sexuel. Malgré son impuissance sexuelle, il a décidé de kidnapper une jeune femme habitant l’immeuble dont il était le gardien. Il l’a séquestrée, l’a violée avec des objets et a fini par l’étrangler. Un crime particulièrement atroce : cette femme a souffert plusieurs heures avant de succomber ! En outre ce prédateur avait pris soin de prélever le sperme de quelqu’un d’autre et d’en asperger sa victime. Heureusement, il a été confondu lors de son interrogatoire. Si les gendarmes n’avaient pas été alertés par le profil psychologique de cet individu qui ne montrait aucune émotion particulière à l’idée d’être soupçonné d’un tel crime, un innocent aurait peut-être été arrêté et condamné. Cet exemple montre les limites de la castration chimique. Cette obligation médicale peut donner certains résultats, mais pour les pires cas, c’est au niveau des fantasmes que tout se joue. Pour eux, la strangulation, donner un grand nombre de coups de couteau ou violer une personne avec un objet revient aussi à assouvir leurs fantasmes.



- Quels moyens de surveillance préconisez-vous pour les délinquants sexuels libérés ?


Il existe le bracelet électronique, qui ne présente pas un coût d’utilisation extraordinaire. Cet outil technologique permettrait aussi de localiser en permanence l’individu et résoudrait les obstacles éthiques quand à son intégrité physique. Cela peut donc être préventif pour certains, mais pas pour les prédateurs dangereux, qui, une fois libérés, passeront à l’acte. C’est le risque criminel que l’on prend tant qu’on obtient pas cette perpétuité réelle pour les authentiques psychopathes... Cela dit, j’estime que Marc Dutroux, Patrice Allégre (tueur et violeur en série de Toulouse) ou Guy Georges (violeur et tueur en série de l’Est Parisien) ne sortiront plus jamais de prison.



- En êtes-vous si sûr ? Ils ont été condamnés assez jeunes pour bénéficier d’une éventuelle libération conditionnelle dans une vingtaine d’années...

D’ici là, j’estime que les mentalités auront évolué, dans le sens où il serait inconcevable de prendre un tel risque. Sans faire preuve de pessimisme, je pense que nos sociétés vont malheureusement connaître une augmentation des crimes sexuels dans les années à venir. Les statistiques de ces dernières années sont parlantes : dans tous les pays du monde, on assiste à une baisse de la délinquance en général, mais à une augmentation des actes violents envers les personnes. C’est-à-dire que les crimes les plus graves augmentent, de même que les actes de barbarie et de torture. A l’heure actuelle, en France, 90% des affaires traitées en cour d’assisses sont des crimes de nature sexuelle. Et 25% des détenus dans les prisons françaises ont été incarcérés pour ce type de crimes...



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